Cette dérive des esprits, si dangereuse…
La droite républicaine est à l’agonie, son comportement depuis la triste ère Sarkozy le démontre chaque jour depuis sa fin de règne. Après avoir joué durant toute la mandature à fleurter et assimiler les thèses xénophobes du Front National pour mieux siphonner ses électeurs dans la droite ligne de l’élection gagnée de 2007, la voici qui non seulement, telle la pitoyable Nadine Morano appelant ouvertement aux électeurs du FHaine dont elle partagerait les valeurs (sic), brosse dans le sens du poil les électeurs frontistes, mais en outre aussi commence à mettre en œuvre des accords électoraux de désistements mutuels en sous main avec un parti profondément anti-républicain et xénophobe.
C’est ce qui est en train de se passer dans le Gard et les Bouches du Rhône. Cette dérive qui confinera à terme à un naufrage est le signe d’une perte totale des valeurs républicaines dont elle s’est réclamée pendant des décennies.
Là où un Chirac avait une position claire et digne, un Copé ou une Morano sont prêt à vendre leurs figures républicaines pour quelques strapontins au palais bourbon.
Cette décomplexion débutée sous l’ère Sarkozy donne une légitimité toujours plus grande au parti raciste et stigmatisant qu’est le FHaine, il devient légitimé dans ses positions anticonstitutionnelles par un parti qui a gouverné la France depuis 10 ans, rendant par là même incohérent tout essai d’isoler celui-ci en rappelant ses positions anti-républicaines alors même qu’on affirme partager ses valeurs.
Aucun républicain de gauche ne peut se réjouir d’un tel positionnement idéologique de la droite française qui se durcit en sentant l’impasse dans laquelle la mène sa piètre politique économique et ses échecs répétés au pouvoir.
Le combat sur les idées reste le seul qui vaille, démontrer en quoi le FHaine et son programme national socialiste possède un double discours malsain contre les intérêts de ceux qu’il affirme vouloir défendre et ne résoudra en rien les difficultés du plus grands nombre, prouver chiffre à l’appui que les travailleurs immigrés rapportent à la nation plus qu’ils ne coutent, en clair accentuer le combat abandonné par la gauche molle depuis trop longtemps pour rappeler les réalités programmatique de ce dangereux mouvement dont l’histoire a suffisamment prouvé qu’il n’était de l’intérêt de personne que de lui donner les clés du pouvoir.
Ce n’est au prix que de cet effort permanent face aux idées xénophobes que le discrédit s’accentuera sur une droite qui perd dangereusement son âme.
Vous pouvez laisser une réponse.
Ce qui se passe aujourd’hui confirme ce que j’écrivais à l’issue de la présidentielle, à savoir que Sarkozy n’était pas un accident. La droite républicaine n’a existé que le temps d’une parenthèse, celle de l’après-guerre avec de Gaulle, qui avait instauré ce cordon sanitaire pour prétendre au pouvoir après le traumatisme du régime de Vichy.
Une figure imposée qui aura fait long feu, dont on avait aperçu les limites à travers la belle carrière de Maurice Papon au sein de l’appareil d’Etat.
La page est tournée, la digue est réouverte, la droite retrouve son lit et peut donc s’étaler à nouveau, à volonté, jusqu’à la prochaine catastrophe… Puisqu’on sait bien que, faute de réaction pertinente d’une gauche perméable et sans conviction, il n’y a que ça que les catastrophes collectives qui parviennent à mettre un terme aux fatals débordements de cette pensée, construite sur la peur de l’autre, et n’offrant d’autre perspective que celle de l’affrontement…
un écran de fumée bien lucide malheureusement. C’est bien pour cela qu’il est vitale que la gauche avec conviction gagne petit à petit sa place et combatte là où le P(s) a abandonné la lutte idéologique, quitte à perdre des batailles intermédiaires mais en ne renonçant à rien. A défaut, l’histoire se répétera tristement.