Une règle d’or noire pour tuer la démocratie à petit feu…
Décidément les libéraux son prêts à tout pour imposer au peuple leur vision élitiste de la démocratie.
Après une commission européenne faisant fi des règles démocratiques élémentaires pour imposer un contrôle a priori sur les budgets nationaux, contrôle permettant d’éviter aux états qui le souhaitent de mener la politique économique pour laquelle ils ont été démocratiquement élus, voici que Sarkozy envisage de constitutionnaliser la règle d’une limitation structurelle du déficit public. Ce qu’il nomme la règle d’or n’est qu’un étouffoir de plus au bénéfice des détenteurs de capitaux, une nouvelle protection de la niche des très riches.
En effet, arguer de la nécessité de contrôler les déficits publics quand on fait tout pour réduire les recettes budgétaires depuis 8 ans afin d’effectuer des cadeaux fiscaux aux plus riches et de réduire les services à la population qui en a le plus besoin, est un tour de passe-passe supplémentaire pour permettre à son électorat très aisé de continuer à payer moins d’impôts et à bénéficier de rentes de possédants sans risque de dévalorisation inflationniste.
Mais pour le commun des mortels, faire participer les plus riches proportionnellement à leurs revenus pour participer à juste mesure à l’effort collectif et donc accroître significativement les recettes de l’État, laisser courir un peu d’inflation parce que les revenus de chacun augmentent, c’est accroître le bien-être de chacun dans le sens de l’intérêt général, c’est accroître la richesse collective en faisant fi des stigmatisations intéressées des puissances financières dominantes et autres agences de notations qui gouvernent à la place des dirigeants démocratiquement élus par des peuples souverains.
Envisager de constitutionnaliser un plafond de déficit public, c’est donc obérer tout espoir de mener une politique ambitieuse de développement des services publics, d’accroissement de la recherche fondamentale seule source sérieuse de progrès futurs pour notre environnement, notre santé, nos transports, notre énergie. C’est aussi abandonner les développements intelligents d’infrastructure performantes, l’amélioration de l’éducation de nos enfants, c’est minimiser l’accroissement de notre patrimoine culturel. Oui la dette est création d’un avenir meilleure, elle permet de semer les réussites futures.
Cette règle qui n’a d’or que la crétinerie des cerveaux qui l’ont imaginée, c’est croire que les investissements d’un peuple représentent sa faillite de demain, alors que la mutualisation des dépenses collectives est au contraire l’espoir d’une vie meilleure pour nos enfants si chacun participe à hauteur de ses revenus à ce que la société lui a permis d’être à travers sa réussite.
Sarkozy veut limiter le pouvoir du peuple en le contraignant à une seule vision d’avenir possible, celle où le moins d’impôt, le chacun pour soi, la réussite individuelle et la chasse à la redistribution envers les plus pauvres seraient inscrits dans la constitution d’une démocratie bornée, calibrée, contrainte, frileuse.
Voilà la vision contre laquelle le congrès devra lutter s’il est convoqué par Sarkozy, pour que chacun puisse rêver à un avenir doré issu de son choix de vote, sans la règle castratrice envisagée par des libéraux bien dirigistes lorsqu’il s’agit de défendre leurs intérêts.