Puisqu’on vous dit qu’il faut dire Oui
En démocratie, le vote citoyen s’établie à échéances connues, une campagne électorale officielle précède les choix des électeurs, et ce pour chaque type d’élection, y compris les référendum, quel que soit le degré électif.
Dans l’Europe que l’on est en train de construire pour nous, les règles sont légèrement différentes, très légèrement.
Ce qui compte dans l’Europe libérale qui nous gouverne, ce ne sont pas les choix citoyens traduits par le vote, non, ce qui compte, ce sont les choix formulés par la commission européenne, validés par le parlement et qu’il s’agit d’entériner coûte que coûte par le vote populaire des pays membres, lorsqu’ils y sont contraints.
Evidemment, il est beaucoup plus simple de faire passer les développements libéraux de l’Europe par les parlements de chaque pays, tous acquis à la cause d’une Europe de la concurrence libre et non faussée. Ce fut le cas dans la majorité des pays européens (on n’est jamais mieux servi que par soit-même), mais aussi en France où le vote souverain du peuple a été bafoué par le parlement 3 ans après la victoire du Non sans que l’on demande à nouveau aux citoyens leur avis.
Mais quand malheureusement le vote est soumis à référendum parce qu’obligatoire de par la constitution, comme c’est le cas en Irlande, alors la méthode est encore plus troublante puisqu’il s’agit de voter à nouveau seulement à peine plus d’1 an après un vote que l’on pouvait imaginer à valeur définitive. Et bien non, pas dans cette Europe bananière là !
Le principe est le suivant : si vous votez majoritairement l’inverse de ce que la Commission a décidé pour vous, alors vous revoterez jusqu’à ce qu’on ait acheté suffisamment d’électeurs pour faire passer le Oui au référendum du Traité Constitutionnel de Lisbonne. Que j’aime cette « démocratie »…
Et moi qui croyais naïvement que lorsqu’un vote citoyen était promulgué, l’ensemble de nos grands démocrates respectait le choix des peuples ! En clair, si demain en France un parti radical de droite ou de gauche prenait le pouvoir, referait-on l’élection jusqu’à ce que le bipartisme habituel sorte du choix des urnes ? Est-ce cela la démocratie libérale ?
On pourrait aussi s’interroger, mais que font les opposants aux libéraux, ceux qui contestent les pouvoirs en place? Bon pendant que certains ont quelques affaires urgentes à régler, les véritables opposants braillent dans un désert médiatique car qui sait que le 02 octobre prochain, l’avenir politique et démocratique de chaque citoyen se jouera en Irlande, dernier pays où la résistance populaire s’est faite insistante au point que la durée de validité d’un vote ne dépasse plus les 16 mois?
Je ne sais pas vous, mais pour ma part je me sens de moins en moins en sécurité démocratique dans cette Europe là.