Archive pour février, 2009

Bilan économique d’un vilain dictateur…dixit les médias français !

Evidemment, l’on peut toujours nier les statistiques des instances internationales ou d’un simple journaliste espagnol, mais à moins d’être particlièrement dogmatique, il est difficile de refuser de voir la vérité en face, Chavez a fait et fait pour son peuple ce qu’aucun autre gouvernement dans le monde n’a fait sur les 10 dernières années. ça donne à réfléchir il me semble…

Hugo Chávez est un président apprécié par son peuple. Lors d’un sondage réalisé en septembre 2008, il a recueilli 69% d’opinions favorables. Chávez est également le président qui peut se targuer de disposer de la plus forte légitimité démocratique du continent. En effet, il a largement remporté trois élections présidentielles successives en 1998, 2000 et 2006 avec plus de 60% des voix, et un référendum révocatoire en 2004 avec 59,1% des suffrages. La transparence de ces processus électoraux a été saluée par les plus éminentes institutions internationales. Seule ombre au tableau : le rejet de la réforme constitutionnel lors du referendum de décembre 2007 qui a mis un terme à douze victoires électorales consécutives depuis 1998 (1).

La popularité du leader vénézuelien s’explique par les réformes économiques et sociales spectaculaires qui ont permis d’améliorer le niveau de vie de la population. Pourtant, rien n’a été simple pour Chávez. Victime en avril 2002 d’un coup d’Etat orchestré par Washington, il fut sauvé par une extraordinaire mobilisation populaire. Par la suite, en 2003, il a dû faire face à un sabotage des infrastructures pétrolières qui a coûté 10 milliards de dollars à l’économie nationale, et est toujours confronté à de multiples tentatives de déstabilisation (2).

Nationalisations

En 2003, le gouvernement bolivarien a pu reprendre le contrôle de l’entreprise d’Etat Petróleos de Venezuela S.A. (PDVSA), alors entre les mains de l’oligarchie, ainsi que des ressources énergétiques du pays en nationalisant les hydrocarbures. Désormais, PDVSA est propriétaire à hauteur d’au moins 60% des nouvelles entreprises mixtes. Par ailleurs, en mai 2007, le gouvernement vénézuélien a procédé à la nationalisation de la Bande pétrolifère de l’Orénoque, économiquement très lucrative et qui contient les plus importantes réserves mondiales (3).

Auparavant, les transnationales pétrolières extrayaient le baril de pétrole pour un coût de production de 4 dollars et le revendaient à l’Etat vénézuelien au prix de 25 dollars pour sa commercialisation, empochant au passage une substantielle plus-value. Ce nouveau système a permis à l’Etat d’économiser 3 milliards de dollars pour la production de 500 000 barils par jour issus des concessions pétrolières de l’Orénoque. Ces nationalisations permettent désormais au pays de disposer de plus de 400 000 barils de pétrole de plus par jour (4).

Le gouvernement vénézuelien a également décidé d’augmenter l’impôt sur les bénéfices de 34% à 50%, après avoir constaté que plusieurs firmes internationales avaient recours à l’évasion fiscale. Un nouvel impôt sur l’extraction de brut de 33,3% a été créé et génère des revenus supplémentaires à la nation d’un montant d’un milliard de dollars, ainsi qu’une taxe sur l’exportation de brut de 0,1% (5).

Le gouvernement a lancé un processus de nationalisation de certaines entreprises électriques et de télécommunications qui se trouvent dans une situation de monopole. Les entreprises privées Compañía Anónima Nacional Teléfonos de Venezuela S.A. (CANTV) et Electricidad de Caracas, détenues en grande partie par des capitaux étasuniens, sont passées sous contrôle de l’Etat (6).

Au niveau agricole, Chávez a récupéré près de 2 millions d’hectares, soit 28,74% des terres productives, aux latifundiaires sur les 6,5 millions d’hectares qui doivent être nationalisés. L’objectif est de développer le domaine de l’agriculture et d’atteindre une certaine souveraineté alimentaire. 49% des terres récupérées ont été redistribuées aux paysans, 40% sont destinées à des projets stratégiques et 11% ont été remises à des coopératives (7).

Ces réformes ont eu un effet bénéfique sur l’économie vénézuelienne, qui présente 19 trimestres consécutifs de croissance à une moyenne de 11, 2% (8).

Une véritable révolution sociale

Les nationalisations des divers secteurs de l’économie, ajoutées à la hausse du prix du pétrole, ont généré d’importants revenus à l’Etat, qui a entrepris une véritable révolution sociale. La politique du gouvernement a eu des résultats spectaculaires grâce à la multiplication des programmes en faveur des déshérités.

Grâce à la création du Fonden, un fonds spécial destiné à financer les programmes sociaux, le taux de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est passé de 20,3% à 9,5% en dix ans. Au niveau de chômage, le taux est passé de 16,6% en 1998 à 7,1% en 2008. L’indice d’inégalité entre riches et pauvres a diminué de 13,7% entre 1998 et 2007. Le nombre de bénéficiaires de pensions de retraite a augmenté de 218,4%. Les dépenses sociales sont passées de 47,9% du budget de l’Etat en 1998 à 59,5% en 2007 (9).

L’universalisation de l’accès à l’éducation élaborée depuis 1998 a eu des résultats exceptionnels. Près de 1,5 millions de Vénézueliens ont appris à lire grâce à la campagne d’alphabétisation, nommée Mission Robinson I. En décembre 2005, l’UNESCO a décrété que l’illettrisme avait été éradiqué au Venezuela. La Mission Robinson II a été lancée afin d’amener l’ensemble de la population à atteindre le niveau du collège. A cela s’ajoutent les Missions Ribas et Sucre qui ont permis à plusieurs dizaines de milliers de jeunes adultes d’entreprendre des études universitaires. En 2007, le Venezuela comptait près de 12,7 millions d’enfants scolarisés sur une population de 26 millions d’habitants. Le nombre d’inscrits n’a cessé d’augmenter depuis l’arrivée de Chávez au pouvoir. En 2001, il était de 6,9 millions ; en 2002, il a atteint le chiffre de 9,5 millions pour se stabiliser à 11,3 millions en 2004. En 2005, il y avait 11,8 millions de scolarisés et 12,1 millions en 2006 (10).

Au niveau de la santé, le Système national public de santé a été créé afin de garantir l’accès gratuit aux soins à tous les Vénézueliens. La Mission Barrio Adentro I a permis de réaliser 300 millions de consultations dans les 4 469 centres médicaux créés depuis 1998. Près de 17 millions de personnes ont ainsi pu être soignées. En 1998, moins de 3 millions de personnes avaient un accès régulier aux soins. Plus de 104 000 vies ont ainsi pu être sauvées. Le taux de mortalité infantile a été réduit à moins de 10 pour mille. Par ailleurs, grâce à l’Opération Miracle lancée par Cuba, qui consiste à opérer gratuitement les Latino-américains pauvres atteints de maladies oculaires, 176 000 Vénézueliens pauvres ont ainsi pu retrouver la vue (11).

Pour éliminer les problèmes de malnutrition, le gouvernement a lancé la Mission Alimentation avec la création de magasins alimentaires dénommés Mercal dont les articles sont subventionnés par l’Etat à hauteur de 30%. Près de 14 000 points de vente ont été installés à travers le pays. La moitié de la population, soit plus de 13 millions de personnes, effectue ses achats dans ces magasins. Par ailleurs, plus de 4 millions d’enfants reçoivent une alimentation gratuite à travers le Programme d’alimentation scolaire. En 1998, ils n’étaient que 250 000 à bénéficier de ce programme. Selon la CEPAL, le Venezuela dispose désormais du troisième taux de malnutrition infantile le plus bas d’Amérique latine derrière Cuba et le Chili (12).

En 1998, 80% des habitants des villes avaient accès à l’eau potable. En 2007, le chiffre a atteint 92% grâce aux énormes investissements réalisés dans ce secteur. Au niveau rural, des efforts ont également été accomplis passant de 55% en 1998 à 71% en 2007. Plus de 6,5 millions de personnes en ont bénéficié. Le Venezuela a ainsi atteint les objectifs du millénaire fixés par l’ONU pour 2015 dans ce domaine dès 2001 (13).

Le salaire minimum mensuel est passé de 118 dollars en 1998 à 154 dollars en 2003, et 192 dollars en 2005. Il est désormais de 286 dollars, le plus élevé du continent latino-américain. A titre de comparaison, sous la IV République, le salaire de base, dans le meilleur des cas, stagnait et parfois même diminuait. En 1996, alors que l’inflation du pays avait atteint un taux vertigineux de 100%, le salaire minimum était de 36 dollars seulement, alors qu’en 1994, il était de 101 dollars et en 1992 de 132 dollars (14).

De plus, les adultes d’un certain âge n’ayant jamais travaillé disposent d’un revenu de protection équivalent à 60% du salaire minimum. Les femmes seules ainsi que les personnes handicapées reçoivent une allocation équivalente à 80% du salaire minimum. Les mères au foyer âgées de 61 ans recevront désormais une pension complète avec une priorité donnée aux plus pauvres. Par ailleurs, le temps de travail passera à 6 heures par jour et 36 heures hebdomadaires à partir de 2010, sans diminution de salaire (15).

Au niveau du logement, les autorités ont entrepris une politique de grands travaux avec la construction massive de nouveaux habitats destinés aux couches populaires et ont initié une politique de micro-crédits. Grâce à cette révolution sociale, le Venezuela fait désormais partie de la liste des 70 pays disposant d’un indice de développement humain élevé (16).

Une solidarité internationale

Hugo Chávez, qui s’est retiré de la Banque mondiale et du FMI en remboursant par anticipation ses dettes, a étendu son aide aux autres nations américaines en mettant en place l’Alternative bolivarienne pour les Amériques et en créant la Banque du Sud, destinés a promouvoir une intégration économique régionale. Actuellement, le Venezuela offre un soutien financier direct au continent plus important que celui fourni par les Etats-Unis. Pour l’année 2007, Chávez a alloué pas moins de 8,8 milliards de dollars en dons, financements et aide énergétique contre seulement 3 milliards pour l’administration Bush. Même les citoyens étasuniens, délaissés par leur propre gouvernement, bénéficient également de la politique altruiste du Venezuela en recevant du combustible subventionné (17).

Le Venezuela est la preuve même qu’un gouvernement peut rapidement contribuer à une réduction drastique de la pauvreté et à améliorer sensiblement le bien-être de sa population, à condition à la fois de disposer de la volonté politique nécessaire et de destiner une partie des richesses nationales aux plus démunis. Caracas constitue la parfaite illustration du renouveau latino-américain où les peuples ont porté à la tête de plusieurs nations des leaders représentatifs de l’intérêt général, avec une réelle volonté politique de mettre un terme aux inégalités qui dévastent le continent. A l’heure où l’économie mondiale est frappée par une crise financière sans précédent, le Venezuela est porteur d’une alternative crédible au néolibéralisme sauvage.

Salim Lamrani
Le Monde Diplomatique (édition espagnole)

Paru dans www.legrandsoir.info 

Notes

1 ABN, « Gestión presidencial tiene 69% de aceptación », 6 octobre 2008 ; ABN, « Victoria Roja, Rojita », 3 décembre 2006.

2 Salim Lamrani, « Soberanía petrolera, reformas sociales e independencia económica en Venezuela », Rebelión, 15 mai 2007.

3 Ibid.

4 Ibid.

5 Ibid.

6 Erika Hernández, « Cantv : ícono de la privatización a la venezolana vuelve a manos del Estado », ABN, 12 janvier 2007

7 ABN, « Casi 2 millones de hectáreas han sido recuperadas del latifundismo », 25 mars 2007.

8 ABN, « Venezuela entre los países con mayor índice de desarrollo Humano », 6 octobre 2008.

9 Ibid.

10 Ibid. ; Salim Lamrani, « La revolución social del presidente Hugo Chávez », Rebelión, 9 mai 2006.

11 Ibid.

12 ABN, « Venezuela entre los países con mayor índice de desarrollo Humano », op. cit. ; Salim Lamrani, « La revolución social del presidente Hugo Chávez », op. cit.

13 ABN, « Venezuela sanea las cuencas de sus ríos para reducir escasez de agua », 21 mars 2007 ; ABN, « Venezuela entre los países con mayor índice de desarrollo Humano », op. cit.

14 ABN, « Venezuela con el salario mínimo más alto de Latinoamérica », 20 avril 2007. 15 Ibid.

16 ABN, « Venezuela entre los países con mayor índice de desarrollo Humano », op. cit.

17 Salim Lamrani, « Soberanía petrolera, reformas sociales e independencia económica en Venezuela », op. cit. ; Natalie Obiko Pearson & Ian James, « Exclusiva AP : Venezuela ofrece miles de millones a Latinoamérica », The Associated Press, 26 août 2007 ; The Associated Press, « Ayuda venezolana a Latinoamérica y el Caribe en el 2007 », 26 août 2007.  

Publié dans:politique |on 24 février, 2009 |6 Commentaires »

Une destruction programmée de plus, à double détente…

Le 07 janvier dernier, Rachida Dati reprenait sa fonction au gouvernement, 5 jours après son accouchement par césarienne. Cette décision inique et surtout en aucun cas crédible, préparait par un effet d’annonce les mesures une fois de plus destructrice d’un omniprésident toujours prêt à casser du lien social.

Pas une femme, pas un médecin digne de ce nom n’est en mesure de vous affirmer que 5 jours après un acte chirurgical tel une césarienne, vous pouvez vous pavaner en talon aiguille sur les pavés ministériels. Bien sûr, je n’apporte ici que mon sentiment, je n’ai pas les preuves irréfutables pour étayer mon propos, mais j’ai la certitude que cette posture était préparé d’avance et que la naissance de la fille de Dati s’est effectuée bien avant les 5 jours rapportés en cœur par toute la presse aux ordres. J’ajoute que la décision de Dati la rend hors la loi au regard du droit applicable aux salariés puisque le délai minimal du congé maternité est en France de 8 semaines (2 semaines prénatales et 6 semaines postnatales).

Il faut dire qu’en matière familiale, il n’est pas facile de toucher à l’implication de l’Etat dans un pays où la politique familiale a fait ses preuves depuis longtemps, la France étant le pays européen après l’Irlande où la natalité est la plus prolixe, et il est évident que la durée des congés maternité et des congés parentaux n’y sont pas pour rien.

Je rappelle que ces congés n’ont rien d’obligatoires, ils sont totalement facultatifs, libre à chacun de les prendre ou non en fonction de ses aspirations sur l’éducation de ses enfants, mais ils ont indéniablement permis à la France de développer, par exemple, l’allaitement maternel, domaine où nous étions très en retard malgré les bénéfices indiscutables rappelés par le corps médical.

C’est alors qu’un mois et demi plus tard, le second étage de la fusée communication a pu se mettre en place, Sarkozy le libéral voulant certainement remettre aux travail ces fainéantes de femmes qui osent quitter leur travail pour élever leurs enfants, en diminuant les durées du congé maternité (16 semaines en France puis 26 semaines à partir du 3ème enfant), du récent congé paternité (11 jours consécutifs) et du congé parental (3 ans).

Sarkozy, comme tous ses congénères politiques, étant habituellement un spécialiste du benchmarking pour démontrer, comparaison avec les pays étrangers à l’appui, en quoi il serait mieux de faire comme les autres, voici quelques exemples de durée de congés familiaux dans les pays européens qui nous entourent, dont j’ai bien peur que pour une fois, il ne s’en inspire pas.

Si les Pays-Bas, l’Autriche, l’Espagne et le Luxembourg proposent la même durée de congé maternité que la France, il est supérieur au Portugal, en Grèce, en Finlande (18 semaines), en Italie (20 semaines), au Royaume-Uni, en Irlande (26 semaines), ou au Danemark et en Slovaquie (28 semaines). La suède propose pour sa part un congé parental long et fractionnable (1 an). Seules l’Allemagne (plus faible taux de natalité en Europe) et la Belgique proposent 15 semaines de congés maternité.

Pour les congés parentaux, les situations sont très disparates mais plusieurs pays (Ukraine, Espagne, Slovaquie, Russie, Pologne, Norvège, Malte, Lituanie, Estonie, Bosnie) se sont calqués sur le délai français qui a clairement fait ses preuves dans l’incitation à s’arrêter de travailler pour élever ses enfants, et je dirais même, a contribué à envisager l’avenir avec des enfants pour les couples.

L’incitation à s’arrêter de travailler (environ 650 euros/ mois pour 2 enfants, ce qui reste somme toute assez faible et réservé aux couples qui le peuvent) n’est en aucun cas une régression en matière de plan de carrière pour les femmes, puisqu’il s’agit d’un choix délibéré et libre.

Cette vision sarkozyste, qui voudrait laisser croire qu’elle souhaite, par la réduction de la durée des différents congés familiaux, un égalitarisme pour l’évolution de carrière des deux genres, n’est en fait qu’un leurre traduisant une fois de plus uniquement une vision comptable de l’Etat par la réduction imaginée des dépenses de sécurité sociale, comme en matière hospitalière, en mettant en péril un point fort de la politique française d’après guerre.

En outre, si l’on raisonnait uniquement en matière de coût, ce qui est d’un cynisme évident en la matière, chacun pourrait imaginer les complications postnatales de femmes reprenant trop tôt leur travail ou de la diminution de la natalité engendrée par la réduction du congé parental et ses effets sur le financement des retraites. Même le raisonnement purement comptable ne tient pas.

Il ne reste alors plus que l’idéologie, celle qui préfère réduire les acquis sociaux au nom de l’égalité des genres, plutôt que de lutter dans l’entreprise contre les discriminations à l’embauche au moment d’une grossesse ou contre les discriminations salariales envers les femmes.

Exprimé avec une bonne dose de populisme, les choses semblent toujours tellement plus simples de premier abord….

Publié dans:politique |on 16 février, 2009 |10 Commentaires »

Irresponsables !!

Dans la France de Sarkozy où les médias sont muselés, il est bien difficile pour toute opposition de se faire entendre, seules l’action spontanée de la rue et l’approche imminente d’élections sont des tribunes essentielles pour l’expression de gauche, pas celle qui suit le mouvement avec complaisance depuis trop longtemps, mais celle qui se revendique frontale face au système en place qui sert toujours plus les capitalistes au détriment de ceux qui les enrichissent pourtant, les salariés.

Aussi, l’espoir d’un front de gauche aux prochaines européennes, puis plus durablement sur toutes les élections, est le seul gage d’espoir qu’enfin les choses changent, qu’enfin il soit imaginable d’agir autrement, dans l’intérêt de la grande majorité du peuple.

Voilà pourquoi la décision du NPA lors de son congrès fondateur de refuser majoritairement les mains tendus d’une alliance dans un front de gauche auquel aspirent tous les déçus du P(s), tous ceux qui croient encore que le socialisme a un sens véritable et ne sert pas uniquement à afficher une carte de visite politique, ne peut qu’offusquer et démunir face à tant de bêtise politique.

Au regard de cette décision, on est vraiment en droit de se demander à quoi joue le NPA ? croit-il pouvoir jouer seul un rôle d’opposant systématique qui puisse changer réellement et durablement le quotidien des français qu’il défend pourtant si bien dans la rue ? Souhaite-t-il réellement jouer ce rôle pour changer la vie des Français ou se contente-t-il de son rôle de trublion permanent et contestataire sans souhait réel de transformer dans les faits la société ? Doit-on attendre une révolution pour que le NPA nous dicte alors la démarche à suivre ?

Vraiment cet amateurisme politique me désole, surtout quand on connaît les garanties affichées par le Parti de Gauche et le Parti Communiste Français tout au long des semaines qui ont précédées.

Vraiment incompréhensible qu’en cette période de lutte des classes extrême imposée par Sarkozy, une majorité de personnes responsables ne se soient pas levées pour appeler à la raison plutôt qu’au guéguerre idéologiques intestines.

J’espère que les Français, qui souffrent et qui doivent une fois de plus avaler les couleuvres d’une division sans fondement dans la gauche radicale, n’oublieront pas de faire payer l’addition dans les urnes face à une telle irresponsabilité sociale et une telle inconscience politique.

Il n’est jamais trop tard pour revenir à la raison. A bon entendeur…

Publié dans:politique |on 9 février, 2009 |35 Commentaires »

Avant de servir sa soupe cathodique, Sarkozy a déversé sa bile…

C’est totalement passé inaperçu, les médias étant très sélectifs dans leur façon de rendre compte de l’information (j’ai du mal à m’y faire…), mais cela a fait l’effet d’une bombe au Québec.

En effet, lors de la remise de la légion d’honneur au 1er ministre Québécois le 02 février dernier, le très libéral Jean Charest, Sarkozy a prononcé une violente diatribe à l’encontre de nos cousins Québécois et donc forcément envers ceux qui rêvent depuis longtemps cette province indépendante (49,4% de la population en 1995), rompant ainsi une fois de plus avec plus de 60 ans de politique étrangère de la France et satisfaisant les plus Bushistes des supporters Sarkozystes.

« Croyez-vous que le monde avec la crise sans précédent qu’il traverse a besoin de division ? A besoin de détestation ? »

« Est-ce que pour prouver qu’on aime les autres, on a besoin de détester leurs voisins ? Quelle étrange idée ! Est-ce que le message de la Francophonie ne doit pas être un message de rassemblement, d’union, un message d’entente, d’ouverture, de tolérance »

« Ceux qui ne comprennent pas ça, je ne crois pas qu’ils aiment plus la Francophonie, je ne crois pas qu’ils aient compris le message de la Francophonie, les valeurs universelles que nous portons au Québec comme en France : le refus du sectarisme, le refus de la division, le refus de l’enfermement sur soi-même, le refus de définir son identité par opposition féroce à l’autre. »

Quelle honte de verser tant de haine envers nos cousins, un vrai scandale d’ingérence américanisante.

La réponse des responsables indépendantistes Québécois ne s’est pas fait attendre, je vous propose d’en prendre connaissance :

Monsieur le Président,

Nous voulons réagir de deux façons aux propos que vous avez récemment tenus à l’Élysée au sujet du Québec. D’abord, vous nous voyez ravis de constater que vous trouvez trop timide la politique française antérieure qui parlait de « non indifférence » pour qualifier l’intensité des rapports entre nos deux peuples. Vous préférez, dites-vous, parler « d’amour » entre des nations frères faisant partie d’une même famille. Dans la même veine, et cela vous surprendra peut-être de la part de deux leaders indépendantistes, nous vous félicitons pour l’énergie que vous avez mise, et que vous mettez encore, à assurer le succès de dossiers franco-québécois que nous appuyons vivement : la reconnaissance réciproque des diplômes entre Français et Québécois, qui permettra à nos professionnels d’œuvrer et de voyager plus facilement de part et d’autre, et le projet de libre-échange Canada-Union Européenne, dont le Québec est le principal promoteur et serait, de ce côté-ci de l’Atlantique, le principal bénéficiaire.

Car contrairement à l’idée que vous semblez avoir de nous, les indépendantistes québécois sont favorables à tout ce qui permet au Québec de s’ouvrir au monde. Vous semblez l’ignorer, Monsieur le Président, car à l’Élysée, vous avez accompagné vos remarques fraternelles de remontrances à certains de vos frères, affirmant au sujet des indépendantistes québécois qu’ils n’adhèrent pas au « refus du sectarisme, de la division, de l’enfermement sur soi-même, au refus de définir son identité par opposition féroce à l’autre ».

De qui parlez-vous, Monsieur le Président ? Des 49,4 % de Québécois, et donc de la forte majorité de francophones, qui, le soir du 30 octobre 1995, ont voté Oui à la souveraineté du Québec ? Au 43 % qui, lors d’un sondage de la semaine dernière, ont réitéré ce choix ? Cela fait beaucoup de monde. La moitié de la famille, Monsieur le Président. « Sectaires » ? « Féroces » ? les électeurs québécois qui ont élu en octobre 49 députés indépendantistes, soit près des 2/3 de la députation québécoise à la Chambre des communes à Ottawa et, en décembre dernier, 51 députés à Québec, formant ainsi l’opposition officielle ? « Adeptes de l’enfermement », les Québécois qui ont élu quatre gouvernements souverainistes majoritaires au cours des 30 dernières années ?

Nous ne pensions pas que le général de Gaulle nous appelait à l’enfermement sur nous-mêmes lorsqu’il a souhaité, en juillet 1967, que « Vive le Québec libre ! » Nous jugeons toujours qu’il avait raison lorsqu’il a plus longuement expliqué ce qui suit en novembre 1967 : « Que le Québec soit libre c’est, en effet, ce dont il s’agit. Cela aboutira forcément, à mon avis, à l’avènement du Québec au rang d’un État souverain, maître de son existence nationale, comme le sont par le monde tant et tant d’autres peuples, tant et tant d’autres États, qui ne sont pas pourtant si valables, ni même si peuplés, que ne le serait celui-là. » Nous ne pensons pas, non plus, que les nombreux hommes et femmes politiques français, dont plusieurs ont joué et jouent un rôle éminent au sein de votre formation politique, qui nous ont prodigué conseils et encouragements au cours des années et encore aujourd’hui, veulent pousser le Québec au sectarisme.

  Notre mouvement est fier d’avoir incarné au cours des années l’exact contraire de l’idée que vous vous en faites. C’est ainsi que le fondateur de notre mouvement, René Lévesque, s’est battu bec et ongles pour que le Québec puisse s’exprimer au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie, lorsque le gouvernement canadien le lui refusait. On doit à son successeur Jacques Parizeau d’avoir, le premier, appuyé le projet de libre-échange canado-américain, contre les partis pro-canadiens à l’origine trop frileux pour s’y engager. La mobilisation de l’électorat souverainiste québécois en faveur de cet accord en a assuré le succès lors d’une élection cruciale en 1988.

Ce sont des politiques économiques mises en œuvre par des gouvernements du Parti Québécois qui ont permis au Québec d’avoir une économie plus ouverte sur le monde que celle de la plupart des pays occidentaux. Ce sont des politiques linguistiques introduites par le Parti Québécois qui assurent désormais au sein de la majorité québécoise l’intégration de vagues d’immigration successives, jouissant de politiques plus ouvertes et plus généreuses que celles de la plupart des pays occidentaux.

C’est l’Assemblée nationale du Québec, sous la direction d’un président indépendantiste, qui a organisé la Conférence des parlementaires des Amériques, contre le vœu du gouvernement canadien et malgré les obstacles qu’il lui a opposés. Les exemples sont nombreux.

Nous ne savons pas d’où vous est venue l’idée que nous réclamons de vous que vous détestiez le Canada. Malgré nos différends importants avec nos voisins, nous respectons ce pays, ses valeurs et sa population. Nous pensons que l’indépendance du Québec mettrait un terme aux rancœurs et aux débats épuisants qui jalonnent l’histoire de notre présence dans le Canada. Dans l’argumentaire que nous distribuons largement, nous affirmons à tous que « le Canada et le Québec seront de bons partenaires au sein de la communauté internationale. Souverain, le Québec discutera de pays à pays avec le Canada et les chicanes fédérales-provinciales seront choses du passé. Nos deux nations sont destinées à collaborer, histoire et géographie obligent. »

Vous n’êtes pas sans savoir que les Nations-Unies ont accueilli, depuis 1980, pas moins de 38 nouveaux pays. Chacun a choisi de parler de sa propre voix, plutôt que de prolonger sa présence au sein d’un pays plus large qui n’était pas le sien. Loin de condamner leur arrivée, de leur faire des remontrances sur l’enfermement, la France les a accompagnés, les a reconnus. C’est ce que les Québécois attendent d’elle.

Mais nous devons à la vérité de vous faire savoir que jamais un chef d’État étranger n’a autant manqué de respect aux plus de deux millions de Québécois qui se sont prononcés pour la souveraineté. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement, surtout du monde anglophone, ont publiquement souhaité le maintien d’un Canada uni, vantant, comme l’avait fait le président Bill Clinton en 1995, la qualité des rapports entre son pays et le Canada. D’ailleurs, George Bush père avait affirmé en 1990 que notre cas était parmi ceux où « il faut rester courageusement assis en coulisses ». Aucun n’a utilisé envers le mouvement indépendantiste les épithètes pour tout dire méprisantes que vous employez.

Mais puisque vous parlez d’enfermement, Monsieur le Président, laissez-nous vous éclairer davantage. Vous avez affirmé lors de votre passage en octobre que le Canada, « par son fédéralisme, a décliné un message de respect de la diversité et d’ouverture ». Savez-vous que depuis maintenant plus d’un quart de siècle, le Québec est gouverné par une constitution canadienne qui lui a été imposée contre sa volonté, qui restreint son autonomie en matière d’éducation, de langue et de culture, qui n’a pas été soumise à un référendum et qu’aucun premier ministre québécois, depuis René Lévesque jusqu’à Jean Charest, n’accepte de signer ? Savez-vous qu’aucune réparation de cette situation inacceptable n’est envisagée ou envisageable ? La France accepterait-elle de rester dans l’Union Européenne si le reste de l’Europe lui imposait un nouveau traité réduisant unilatéralement sa souveraineté sur des questions identitaires, sans même la consulter par référendum ? Nous n’osons imaginer quelle serait votre réaction si une telle injustice était infligée à votre nation.

Enfermement encore : nous savons désormais qu’au soir du référendum de 1995, si une majorité de Québécois avaient démocratiquement voté en faveur de la souveraineté du Québec, le premier ministre canadien Jean Chrétien aurait refusé de reconnaître ce choix.

C’est ce qu’il a avoué depuis, même s’il avait déclaré cinq jours auparavant, dans une adresse solennelle à la nation, qu’un choix pour le Oui serait « irréversible ». Toute honte bue, le premier ministre canadien maintient que, même en votant majoritairement pour la souveraineté, le Québec n’aurait pu quitter le Canada. Nous savons cependant que, simultanément, votre prédécesseur, le président Jacques Chirac, aurait reconnu la décision politique des Québécois, se rangeant ainsi du côté de la démocratie et l’accompagnant dans son choix. Plusieurs pays francophones auraient fait de même et nous savons que la démocratie l’aurait emporté.

Il est vrai, Monsieur le Président, que les Québécois ne seront pas appelés à revoter sur cette question dans l’avenir immédiat. Cependant, puisque rien de fondamental n’est résolu dans les rapports Québec-Canada, il n’est pas impossible que cela survienne pendant que vous présidez aux destinées de la France. Il n’est pas impossible que la démocratie québécoise ait besoin de l’appui de tous ses amis, de tous ses frères.

Dans cette hypothèse, il vous reviendra de décider si vous souhaitez laisser, ou non, la marque d’un président qui, à un moment crucial, a su répondre avec une réelle fraternité à l’appel de l’Histoire.

Pauline Marois, Chef du Parti Québécois Chef de l’opposition officielle

Gilles Duceppe, Chef du Bloc Québécois

Publié dans:politique |on 6 février, 2009 |2 Commentaires »

Croissance, relance,…plein de pipeau pour la France

Ras le bol des effets d‘annonce communicatif de Sarkozy et sa clique. Cette stratégie systématique qui consiste à embrouiller la grogne sociale qui s’élève avec toute la complicité journalistique habituelle, m’exaspère au plus haut point. Je ne dois pas être le seul.

Plus de deux millions de personnes défilent dans les rues ! qu’à cela ne tienne, Sarkozy annonce une nouvelle centrale nucléaire de type EPR sans concertation et focalise ainsi toute l’attention pour mieux noyer le poisson, le temps de préparer son fameux plan de relance auxquels ne croient que ceux qui ne s’y sont pas penchés.

Quand la France Sarkozyste fait de la relance (au sens investissement du terme), voici son programme (je n’invente rien c’est sur le site du ministère de la relance) :

-         grosses réparations de chaussées (c’est le terme « grosses » qui est important)

-         entretien préventif de chaussées (on n’y avait pas pensé avant ce plan)

-         travaux d’amélioration de l’accessibilité des gares (avant c’était très difficile d’y accéder)

-         entretien fluviaux et reconstruction de barrages (merci le plan de relance, grâce à lui certaines régions ne risquent pas l’inondation)

Ceci n’est qu’un florilège des énormités de ce plan de relance, mais la longue litanie des mesures recensées en urgence (comme d’habitude) par une armée de préfets aux ordres, démontre à quel point non seulement c’est un travail d’amateur en construction publique qui a été produit mais surtout un mensonge généralisé promulgué, puisque la grande majorité de ces projets sont en cours d’études et devaient trouver dans tous les cas un aboutissement inéluctable pour tout ce qui concerne au moins l’entretien, les mises en conformité, les mises en sécurité.

Je sais bien que pour parvenir à ses fins, Sarkozy a suffisamment déshabillé le Code des Marchés Publics, et je l’ai déjà dénoncé, mais l’annonce qui consiste à laisser entendre que dès 2009 la majorité de la dépense proclamée serait dépensée, est une fois de plus un leurre médiatique lamentable quand on connaît un tant soit peu les délais de procédures qui s’imposent à tout organisme public entre la décision de financement et la date de démarrage des travaux.

La relance façon Sarkozy n’est qu’un attrape nigaud qui va prolonger la dépense d’Etat dans un rythme annuel tout ce qu’il y a de plus habituel (*), en outre focalisée sur la dépense d’investissement de l’Etat plutôt qu’un soutien aux collectivités pourtant plus à même de connaître les besoins du tissu local d’entreprise, et qui occulte totalement l’autre pan de l’aide publique qui a amené plus de 2 millions de personnes dans la rue, celui du soutien du pouvoir d’achat des français.

Je ne suis plus un fervent soutien de la relance à tout va si elle n’est pas intelligemment ciblée sur une consommation putative intelligente qui évite cette course à la croissance qui ne sert que les intérêts des capitalistes en mal de dividendes. Mais de là à éclipser totalement la situation désastreuse dans laquelle se situe de nombreux ménages qui voient leur situation se dégrader depuis tant d’années, cela en dit long sur la considération portée par la politique de Sarkozy envers ceux qu’il avait « juré-craché » promis de soutenir.

Président du pouvoir d’achat qu’il disait….

(*) peut-être un peu plus pour que d’habitude pour un libéral, plus habitué à restreindre la dépense publique qu’à l’augmenter.

Publié dans:politique |on 3 février, 2009 |2 Commentaires »

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