Archive pour décembre, 2008

Un esprit isolé révélateur de nos libertés disparues

A l’heure du formatage généralisé de l’information, au moment où le journalisme d’investigation est mis en danger, à une époque où des Coluche, Polac et Hara Kiri n’ont plus de remplaçants, le prochain film de Pierre Carle sur la vie du Professeur Choron risque d’apporter un bol d’air frais, un vent de liberté humoristique sur le regard porté sur notre société.

En attendant le film pour janvier 2009, je vous invite à aller visionner l’excellent site annonciateur, pour vous délecter des quelques écrits du professeur et écouter un autre son de cloche dans l’uniformité ambiante.

Que vos fêtes vous soient les moins pénibles possibles. 

 Un esprit isolé révélateur de nos libertés disparues dans politique Choron_rire_tue

Publié dans:politique |on 24 décembre, 2008 |Pas de commentaires »

Hommage posthume de 2008

Il est des êtres singuliers, anonymes ou presque, qui crèvent l’écran par leur convictions chevillées au corps, leur volonté de bouger la société au moment où la maladie qui les touche crie victoire, c’est à ce moment là que leur volonté courageuse sert à tous ceux qui savent ce que souffrances morales et physiques signifient.

A l’heure du bilan de l’année, j’aimerai rendre un hommage à un être qui m’a marqué en cette année de régression sociale, en cette année de restriction pernicieuse des libertés, une personne pour laquelle la souffrance n’aura pas brisé les convictions, des convictions portées vers les autres, celles qui cherchent à améliorer le sort de son prochain.

Comme Marie Imbert pour son fils il y a déjà bien trop longtemps, comme l’actrice Maia Simon en son temps, comme le médecin et l’infirmière Laurence Tramois et Chantal Chanel au service des patients avant elle, Chantal Sébire a indéniablement fait avancer le débat sur le droit de mourir dans la dignité, toujours interdit dans la France de 2008 où seule l’hypocrisie de l’euthanasie passive est permise.

Ils sont nombreux à se battre pour laisser le droit au patient de disposer de son propre corps en fin de vie, des associations font tout pour faire évoluer les esprits telle l’ADMD, mais rien ne peut remplacer la réalité du combat dans la souffrance chez ceux qui vivent l’absence de possibilité de choisir leur fin de vie comme une injustice et qui font tout pour faire progresser les mentalités si conservatrices lorsqu’il s’agit de bousculer des croyances intimes.  

Hommage posthume de 2008 dans humain

Chantal Sébire était de ceux-là, elle a eu le courage de médiatiser son horrible maladie incurable dans l’intérêt de tous, pour faire progresser les consciences, chacun pouvant se reconnaître dans sa souffrance s’il a été concerné de près par une telle situation.

Chantal Sébire ne restera pas une étoile filante dans l’univers des avancées sociétales lorsque l’on promulguera enfin le droit à l’euthanasie, ce droit a disposer de son propre corps jusqu’au bout, comme Marie-Claire ne le fut pas lors du procès de Bobigny en 1972, précurseur du libre droit à l’avortement pour les femmes.

Merci Chantal pour tous ces pauvres êtres humains qui souhaitent imposer leur propre désarroi de conscience pour dicter la soi-disant bonne règle à suivre. Ton combat servira à l’avenir, j’en suis certain.

Publié dans:humain |on 23 décembre, 2008 |3 Commentaires »

Ce que vous ne lirez ou n’entendrez jamais dans les médias français….

Dix ans de révolution au Venezuela. La difficulté de la marche en terrain plat.

Lu chez Le grand soir

Un espoir à méditer pour la gauche française et européenne

« Ce sont la même rue, les mêmes néons, les mêmes étincelles dans les yeux des enfants. Le peuple qui déboule dans les centres commerciaux chaque jour plus nombreux, pour les emplettes de Noël, est, apparemment, le même peuple. Disons, la même écume d´une eau différente. Au milieu de la ville étouffée de voitures, sous l´ouragan publicitaire des chaînes privées (dont RCTV qu´on croit, á l´étranger, “fermée par Chávez”) des dizaines de milliers se penchent sur les tables dressées aux coins des rues pour signer une demande de réforme constitutionnelle. Si le suffrage universel l´approuvait ensuite, elle donnerait au peuple le même droit que dans d´autres démocraties, celui d´élire qui il veut autant de fois qu´il veut à la tête de l´État. Malgré le choeur médiatique et la campagne de l´opposition contre le “piège du dictateur”, les signatures sont recueillies plus vite et avec plus d´enthousiasme que prévu.

Le 23 novembre 2008 la majorité de la population a ratifié la politique d´un “populiste tropical” qui a fait plus en dix ans contre le populisme que n´importe quel autre chef d´État. Millions d´hectares aux paysans pauvres, croissance de la souveraineté alimentaire par la réduction de l´importation d´aliments, baisse de 30 % de la pauvreté, augmentation de l´emploi et du salaire réel, millions de vies sauvées par les programmes de santé, moitié de la population aux études, gel des tarifs des services publics, nationalisations stratégiques (télécommunications, électricité, sidérurgie, ciment, ..), massification des crédits pour acquérir ou construire des logements, création de la Banque du Sud, de PetroCaribe, de l´ALBA, de Telesur, lancement du satellite “Simón Bolívar”… Le plus significatif de cette liste sans fin (1) est l´explosion de la démocratie participative qui sauve la représentative – création des conseils communaux ou légalisation des médias communautaires et alternatifs. Sans oublier la dose intensive d´élections, de référendums validés à chaque fois par les observateurs internationaux.

À beaucoup d´”analystes de gauche” la victoire de novembre, d´autant plus remarquable qu´elle se produit après dix ans de pouvoir, parle pourtant moins que les victoires locales de l´opposition. Certains donnent des leçons aux vénézuéliens sur les corrections à apporter pour sauver á temps leur processus, croyant leur faire découvrir une bureaucratie ou une corruption qu´ils combattent depuis longtemps. “Chávez a perdu sa popularité à une vitesse vertigineuse, telle que je n´osai l´imaginer. Il ne restera de lui, en fin de compte, qu´une couche de rouge sur le capitalisme” prophétise Mr. St-Upéry. D´autres “expert français” comme Fogel ou Rosenthal annonçaient, “avec de nombreux faits à l´appui”, la fin imminente de la révolution cubaine… pour le début des années 90. S´il est un point commun entre ces livres “modérés, libres de dogmes, etc..”, c´est leur mépris pour le sujet populaire latinoaméricain, pour sa patience lucide, son histoire de résistance et son intelligence des délais.

Car au Vénézuéla il ne s´agit pas seulement du record de participation qui fait du Parti socialiste unifié (PSUV), créé il y a un an á peine, le premier parti du pays, remportant 17 des 22 États en jeu et la grande majorité des mairies (75 % de la population vit à présent dans des municipalités bolivariennes). Ce n´est pas seulement que ce parti gagne 700.000 électeurs en comparaison avec le référendum de 2007 alors que l´opposition en perd plus de 550.000. Ou la sociologie qui confirme que ce sont les secteurs populaires, majorité de la population, qui votent pour la poursuite du processus. C´est que le PSUV malgré ses vices de naissance, son recyclage de figures anciennes, ne pourra se comporter comme les partis populistes d´avant la révolution. Les critiques des adhérents face à l´imposition de certains dirigeants, par exemple, parlent de cet éveil collectif. Et promettent plus de sueur pour les quelques élus de l´opposition, certains impliqués dans de graves affaires de corruption ou acteurs du coup d´État d´avril 2002, qui découvrent un peuple disposé à défendre ses centres de santé intégrale face à leurs tentatives d´expulsion. Le secteur “intelligent” de la droite l´a compris, qui tente de s´approprier les conquêtes sociales de la révolution et cherche ses voix à travers un discours de “réconciliation nationale”. Appuyée par le quasi-monopole privé (85 %) des ondes radio et télé et par la grande majortité de la presse écrite, elle pourra progresser tant qu´elle ne devra pas abattre ses cartes dans un gouvernement national.

La gauche classique, grande perdante du scrutin, fut toujours ultra-minoritaire électoralement. Ses critiques “nécessaires, constructives, etc..” à Chávez peinent á se libérer de la condescendance, du colnialisme inconscient. Sans doute accepte-t-elle mal qu´un président révolutionnaire ne provienne pas de son sein. En 1989, alors que tombe le mur de Berlin, le peuple vénézuélien se révoltait contre le néolibéralisme de Carlos Andrés Pérez. Le massacre de Caracas se produit à la même époque que les bombardements nord-américains des quartiers populaires de Panama. Occultés par les transnationales de la communication, ces deux crimes contre l´humanité pousseront des militaires de milieu populaire à ressusciter la pensée de Simón Bolívar : maudit le soldat qui use de ses armes contre son peuple, et de lá, à récupérer le reste de l´idéologie républicaine centrée sur le concept d´Égalité. Il ne faut donc pas s´étonner si ce sont des soldats de l´An II et non des partis de gauche qui ont permis ces dix ans d´“injection de vitamines à la démocratie latinoaméricaine” (Eduardo Galeano). Ni s´il y a deux siècles la presse de Washington traitait Bolívar, le libérateur des esclaves, de “César assoiffé de pouvoir éternel, dictateur fou” pour éloigner les peuples de son projet d´Union des Républiques.

Les critiques actuelles du peuple face aux retards, aux incapacités, aux actes de corruption, s´adressent non pas à l´excès mais au manque, dans beaucoup de sphères, d´État révolutionnaire. Face á la démobilisation et à la fatigue d´une partie de la base, le président lui demande de faire pression sur les nouveaux élus pour qu´ils appliquent le programme de participation populaire. C´est ici que prend tout son sens la leçon du Mouvement des Sans Terre brésilien : ”lorsque les masses refluent, se former en prévision de la prochaine ascension”. Seuls des journalistes distraits jugèrent folklorique que le président vénézuélien montrât, lors d´une conférence de presse électorale, le dernier livre du philosophe István Mészaros – “le défi et le poids du temps historique” – que venait de lui offrir Manuel Vadell, son vieux compagnon du Movimiento Bolivariano 200. »

Thierry Deronne
Caracas, décembre 2008.

(1) Les indicateurs sociaux, économiques 2008 sont disponibles sous ces liens :

http://www.rnv.gov.ve/noticias/index.php ?act=ST&f=4&t=81548
http://www.rnv.gov.ve/noticias/index.php ?act=ST&f=4&t=84225
http://www.vive.gob.ve/archivos/textos/pib_2trimestre2008.pdf -
http://www.vive.gob.ve/archivos/textos/logros_sociales_2008minci07_.pdf -
http://www.vive.gob.ve/archivos/textos/logros_economicos_2008_minci_0.pdf-
http://www.vive.gob.ve/archivos/textos/9_anos_de_revolucion__grafico200802020706.pdf

L´auteur : Thierry Deronne. Diplomé en communications sociales (IHECS, Bruxelles, Belgique 1985). Organise des ateliers vidéos au Nicaragua Sandiniste (1985-88). Au Venezuela il fonde l’École Populaire Latino-américaine de Cinéma (1995) et la télévision communautaire Teletambores (2000, Maracay, État de Aragua). Co-fondateur de la télévision communautaire Camunare Rojo TV (État de Yaracuy). En 2002 il crée le Journal International des quartiers. Actuellement vice-président de formation intégral de la télévision publique et participative VIVE TV ou il a créé des émissions comme : Venezuela Adentro, Pueblo-Soldado, Construyendo República, En Proceso, Informativo Laboral, Curso de Cine, Curso de filosofía.

Publié dans:politique |on 17 décembre, 2008 |Pas de commentaires »

Diversité : le nouveau leurre des chantres du libre marché

En cette période où ceux qui nous ont vanté les mérites du marché libre et non faussé depuis 30 ans, ceux qui nous ont assuré que la libre concurrence et le non interventionnisme d’Etat étaient les garants d’une société de plein emploi et de résorption de la misère, ceux-là se trouvent face au dilemme qui apparaît désormais aux yeux de l’opinion, celui de les présenter comme au mieux de piètres gestionnaires et prévisionnistes, au pire des menteurs, ce qu’ils sont.

Comment alors perpétuer l’illusion que les recettes qui ne fonctionnent pas depuis si longtemps, puissent désormais fonctionner en pleine crise de capitalisme ? Au pouvoir en cette période instable, comment continuer à se présenter comme détenant les solutions qui permettront d’améliorer le quotidien de chacun et le sort de la planète alors que l’on ne les détient pas, ou plutôt l’on ne souhaite pas les appliquer?

La solution est vieille comme le monde, il faut détourner l’attention de l’essentiel, faire prendre des vessies pour des lanternes. La décision est prise,  le concept de diversité sera alors médiatiquement surexposé.

Et ça tombe très bien, Obama vient d’être élu Président de l’économie la plus puissante, non pas sur ces idées, mais grâce à sa couleur de peau ! c’est évidemment le sens de ce que veulent nous faire croire les analystes libéraux en tout genre, ceux pour lesquels il est urgent de regagner en crédibilité, les mêmes qui vous expliquent aujourd’hui comment sortir d’une crise dans laquelle ils ont tous fait plonger l’économie réelle.

Or, la diversité n’est qu’un leurre de plus, une stratégie communicative bien rodée par ceux qui trouve toujours une parade de façade aux mensonges proférés sur l’économie réelle ! Sarkozy est-il ou serait-il différent s’il était noire ou jaune ? bien sûr que non.

La diversité est un double leurre.

Tout d’abord parce que le concept permet de masquer la réalité en trouvant une explication fallacieuse aux raisons des difficultés quotidiennes, en permettant de culpabiliser l’inconscient de chacun qui serait responsable de ne pas suffisamment accepter l’autre et d’empêcher de l’intégrer pour une simple couleur de peau. Cela paraît simpliste, mais cela fonctionne bien et en outre avec l’appui des entités défendant ces minorités.

Ensuite, parce que ce concept est à des années lumière des raisons qui font que la société française n’est pas la plus juste qui soit. Ceux qui nous explique que la société française n’intègre pas suffisamment les gens de couleur différente sont les mêmes qui omettent sciemment de nous indiquer que la plus forte des injustices est celle qui empêche la très grande majorité des enfants d’ouvrier ou d’employé d’accéder au fonctions que la bien pensance libérale souhaiterait voir attribuées au gens de couleur.

Il est tellement plus simple d’évacuer le concept de lutte des classes (concept qui fâche le libéral convaincu) pour lui substituer celui de diversité (concept qui flatte le libéral charitable).

Ne soyons donc pas dupe, installer un tel concept, cela permet de détourner l’opinion de la réalité des injustices flagrantes produites par une société qui intègre de moins en moins ses propres enfants, qui leur donne de moins en moins les moyens éducatif de le faire, et ce quelle que soit la couleur de peau.

La véritable injustice est dans l’incapacité de ceux qui détiennent le pouvoir, à le partager. La lutte des classes est un concept qui n’a jamais été aussi moderne tant la triste réalité se rappelle à son bon souvenir.

Publié dans:politique |on 15 décembre, 2008 |2 Commentaires »

Même manipulation pour un même déni démocratique

C’est fou ce que le libéralisme porte en lui le contraire de ce qu’il vante.  On nous explique qu’il ne faut pas contraindre la liberté de chacun, que la libre expression doit être préservée à travers la libre capacité à entreprendre, mais dès lors que les intérêts idéologiques des capitalistes libéraux va à l’encontre de leur vision européenne de l’avenir, les soit-disant valeurs du libéralisme ne sont plus qu’un feu de paille.

Nous l’avons très clairement constaté en France en matière démocratique dès le 04 février 2008 à Versailles lors d’une réunion du Congrès où ce que le peuple à choisi dans l’urne le 29 mai 2005 en rejetant le choix d’une Europe que les décideurs voyaient libérale et que la masse inculte des citoyens imaginait différemment , et qui représentait la somme des libertés de choix de chacun, il s’en est vu privé par un vote de ses représentants politiques.

Même manipulation pour un même déni démocratique dans politique

  C’est également ce que le peuple irlandais avait constaté en 2002 lorsqu’il avait rejeté le projet de traité de Nice dont la validation devait se faire dans les urnes telle que le prévoit la constitution irlandaise, et que l’insistance politico-médiatique avait réussi à faire passer avec les forceps quelques mois plus tard à grands coups d’illusion démocratique et de menace de l’avenir du pays en cas de nouveau rejet.

Comme le libéral ne change pas une méthode qui gagne, qu’à nouveau ces maudits irlandais ont rejeté le mini-traité Sarkozyste copie conforme du projet de Traité Constitutionnel recalé en 2005, les libéraux, grands démocrates devant l’éternel, ont déjà prévu un passage aux urnes pour le même sujet et un forcing continu pour permettre de constater dans les urnes la réponse que Bruxelles et toute l’intelligentsia européenne attends pour poursuivre l’extension du libre marché sur le vieux continent au détriment des solidarités humaines, de la recherche d’une vie meilleure pour le plus grand nombre.

Quelle claque démocratique et définitive ce serait que le peuple irlandais, certainement l’un des plus touchés en Europe par le leurre du capitalisme libéral depuis la crise des subprimes, confirme son choix à la face de l’Europe, là où tous les autres pays ont privé leur peuple d’un choix en conscience, alors même qu’il lui avait rarement été donné de faire un choix souverain grâce à une véritable action démocratique, celle primordiale du passage par les urnes.

Evidemment, cette violence anti-démocratique, liée à la privation du droit de vote ou à sa manipulation, se traduit dans beaucoup d’autres domaines par les chantres du libéralisme, mais le premier d’entre eux, celui pour lequel de nombreux peuples se sont battus et se battent encore, le droit de vote, est le plus symptomatique.

Dans le vote irlandais se jouera non seulement une partie de notre avenir, mais aussi une grande partie du combat de gauche, celui qui a rejeté l’Europe libérale et non pas celui qui siège au Parti Socialiste Européen tel le Parti (socialiste) français, tous complices de ce déni démocratique organisé.

Publié dans:politique |on 11 décembre, 2008 |4 Commentaires »

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