Pas de compromis pourris
C’est par cet adage sur lequel il a plusieurs fois insisté qu’Oscar Lafontaine, le président du partie « Die Linke » (La Gauche) en Allemagne, a encouragé par sa venue et son intervention remarquée, la création du Parti de Gauche (PG) ce samedi 29 novembre 2008.
L’absence essentielle de « compromis pourris » comme garantie constitutive d’un nouveau parti clairement contestataire de gauche, mais aussi clairement assumé comme gouvernemental, est le conseil de la cohérence et de la constance politique faite par un exemple en la matière, promesse qu’il s’agira de respecter devant tout le peuple de gauche par ceux qui se sont engagés lors de cette journée fondatrice à respecter les projets de changer la société et donc à s’interdire toute alliance gouvernementale, parlementaire, en France ou en Europe, avec ceux qui acceptent le capitalisme et ses traductions libérales plus qu’ils ne le combattent et ne souhaitent le dépasser.
Ce moment historique, tant porteur d’espoirs pour les défenseurs du Non Européen, ne fut pas et sera pas la constitution d’une chapelle partisane de plus à la gauche du parti social démocrate qu’est devenu le Parti (Socialiste).
Bien au contraire, les différentes interventions, la présence large de diverses sensibilités politiques de gauche dans l’assemblée comme à la tribune (*), sont des garanties d’avenir à la création d’un front commun électoral de gauche qui souhaite rompre avec l’Europe libérale, qui souhaite élargir le combat dans les différents pays du monde pour jeter les bases d’un nouvel internationalisme, qui souhaite enfin combattre partout radicalement et idéologiquement les destructions massives des acquis sociaux des défenseurs du capitalisme destructeur. L’appel émouvant aux écologistes de gauche comme aux représentants du NPA démontre cette volonté de construire plutôt que concurrencer.
Jean-Luc Mélenchon, l’un des fondateurs, a en outre clairement insisté sur le respect des sensibilités de chacun que le PG garantira, qu’elles soient communistes, trotskystes, alter mondialistes, écologistes ou libertaires, le PG comme l’ensemble de la gauche ayant besoin d’alliances électorales dès le prochain vote européen de juin 2009, à travers la création d’un front de gauche, et afin de rendre majoritaires les idées de gauche au parlement européen, et excluant très clairement toute entrée de députés européens du PG dans le groupe du Parti Socialiste Européen de sinistre action puisqu’il combine sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite en Europe et travailliste Blairiste dont on connaît le bilan. « Pas de compromis pourris ».
Enfin le PG ne sera pas une nouvelle entité au service des ambitions personnelles de quelques uns dont le peuple de gauche a déjà trop souffert. Il mettra en place un fonctionnement novateurs et original en matière d’éducation populaire et de démocratie, promulguera la sixième république garante d’une démocratie parlementaire et non plus présidentialiste, une démocratie qui ne fait plus de la politique un métier mais uniquement un engagement citoyen au service de tous.
Le PG reste un parti en chantier, qui suscite un formidable espoir pour tous ceux qui ne sont pas résolus à cautériser les dégâts du capitalisme, mais qui doit s’appuyer sur des citoyens mobilisés et acteurs de leur propre changement. Plus que jamais, l’avenir nous appartient.
Pour en savoir plus sur le Parti de Gauche : ici
(*) Etaient notamment présents en salle ou à la tribune : l’ambassadrice de Bolivie qui a délivré un message d’Evo Morales, Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez, Oscar Lafontaine, Clémentine Autain, Pierre Joxe, Robert Guédiguian, Franck Pupunat, Jacques Généreux, Eric Coquerel, Raquel Garrido, Claude Debons, une représentante du Parti communiste, une représentante des Verts, une représentante de la LCR, ainsi que les représentants des partis de gauche vénézueliens, chiliens et brésiliens.