L’homme qui voulait moraliser la France
Ce type est le président de la cinquième puissance mondiale, explique à qui veux l’entendre depuis qu’il est éduqué dans les salons de Neuilly qu’il faut libérer l’entreprise à tout prix de toute solidarité par l’impôt, agit depuis qu’il est élu pour favoriser les plus riches avec son bouclier fiscal, et veut néanmoins moraliser les revenus financiers alors qu’il fait tout pour que l’Etat s’implique de moins en moins dans la sphère économique.
Pendant ce temps, il prévoit de financer la juste redistribution des bénéfices par les entreprises via des franchises fiscales financées par tous les citoyens, puis observe, complaisant des industriels tripatouilleurs, que l’inflation est désormais déguisée via le principe du « consommer moins au même prix » sans s’en offusquer, mais vous joue devant les représentants du monde le scénario du capitalisme protecteur, qui souffre de voir les plus faibles pâtir des dérives indécentes de vilains spéculateurs qui bénéficient pourtant sûrement du bouclier fiscal s’ils habitent en France.
Il n’y a pas pire moralisateur que celui qui s’assoie sur des principes qu’il promeut lui même.
Le même vous explique que le concept de laïcité est dépassé face au pape qui n’en demandait pas tant, et prône l’ouverture d’esprit au point d’impliquer la croyance chrétienne dans la vie publique, mais oublie que Benoît XVI engage une vaste campagne de durcissement des principes religieux au point de condamner, par exemple, le divorcé qui se remarie à rester à la porte des églises, signe d’un esprit de grande ouverture et de partage de la douleur humaine, expérience que Sarkozy n’a bien sûr pas vécue.
Ce type est prêt à vendre ses idéaux s’ils lui permettent de sortir par le haut en matière de communication. Sarko, c’est tout un concept de contradiction permanent en façade, mais une ligne dure dans la réalité, dans les faits, dans le quotidien pour ceux qui subissent ses décisions.
Il n’y a rien à attendre en matière de régulation de sa part, si tant est que la régulation puisse quoi que soit au système économique et philosophique complètement fou vers lequel nous ont menés les grands penseurs libéraux du siècle dernier, dont Sarkozy n’est que la pantin consentant.