Les libéraux se félicitent….avec nos impôts !
Après la SNCF, c’est au tour de la RATP d’annoncer des résultats bénéficiaires records sous les applaudissements du peuple libéral qui peut en conclure avec forfanterie que lorsque l’on a applique les méthode du privé au public, il s’en sort bien, que même le public peut être rentable etc…
Je doute, à l’heure où le pouvoir d’achat de la très grande majorité des français est plus qu’en berne, que chacun mesure à quel point ces autosatisfactions s’effectuent sur le dos de la collectivité. Car à quoi servent les impôts ?
Si l’impôt est collecté, c’est dans l’objectif d’être dépensé pour être utile à la collectivité et non de servir soit à combler la dette de celui qui est à l’origine du prélèvement, soit à gonfler les réserves de l’entreprise publique financée par celui-ci, soit à accorder des primes aux employés de l’entreprise financée par l’impôt.
Si dette il doit y avoir à combler(*), cela doit s’effectuer par une meilleure prévision et gestion des besoins de la collectivité et non par l’espérance de gains supplémentaires des entreprises publiques, souvent obtenues en outre grâce aux dépenses rognées sur les embauches, le pouvoir d’achat ou l’entretien immédiat de l’outil de travail.
Si des investissements futurs importants à financer il doit y avoir, il doivent être prévus budgétairement par les différents financeurs publics de l’entreprise (à la RATP, seul un quart de ses recettes proviennent de ses ventes) et non par la croyance en des résultats supérieurs qui permettraient un désengagement partiel grâce aux réserves accumulées par des résultats positifs.
Enfin si valorisation du travail des employés de l’entreprise publique il doit y avoir, dans la mesure où je le rappelle le fondement de l’existence d’une entreprise publique n’est pas sa nécessité d’obtenir de la rentabilité mais bien de pourvoir à un service rendu envers la collectivité à coûts accessibles à tous, ce qui est le sens même du financement par l’impôt par l’ensemble des ménages, alors elle doit s’effectuer collectivement non pas en fonction des résultats annuels mais bien en fonction du contrat passé avec les financeurs publics qui devraient garantir aux employés du public des évolutions de salaire contreparties des devoirs au service de la collectivité, et non du niveau de rentabilité de l’entreprise.
Or, en dehors des libéraux qui se gargarisent de ces bons résultats, on constate que tout ce qui se cache derrière ces apparences trompeuses, ce sont des tarifs de moins accessibles à tous, un service de transport de moins en moins universel sur le territoire avec des fermetures de ligne pour cause de non rentabilité (donc une absurdité), des salariés dont les droits spéciaux sont rognés un peu plus chaque année, des investissements d’entretien de plus en plus repoussés d’années en années au bénéfice du résultat immédiat qui va servir à combler la dette de l’Etat comme pour la SNCF, bref un envers du décor bien différent qui démontre une fois de plus que mélanger entreprise publique avec méthodes du privé est une ineptie totale dont se sert l’idéologie libérale pour détruire à petit feu tout ce qui ne n’entre pas, encore, dans le sacro-saint marché.
Je vous laisse le soin d’imaginer le futur des sociétés publiques lorsqu’elles seront soumises complètement au libre marché car tout ce qui n’est pas rentable finira par être abandonné, tout le sens premier donné au concept d’entreprise « au service du public » ne sera plus qu’un lointain souvenir.
C’est pour dans peu d’année grâce à l’Europe construite contre la volonté des peuples, et il ne faudra plus s’étonner de la façon dont on utilise nos impôts, de plus en plus pour des intérêts idéologiques, de moins en moins dans l’intérêt de tous.
Une fois de plus, les plus démunis en pâtiront en premier.
(*) ce qui reste à justifier autrement que par une idéologie libérale obnubilée par ce fait comme si la dette n’était pas un formidable générateur d’investissement pour les générations futures.
