Je m’apprête à trahir 15 449 508 personnes !
L’une des plus grosses trahisons démocratiques est en train de se jouer dans un parti d’opposition française, qui se réclame encore de gauche, donc a priori attaché aux valeurs démocratiques et républicaines avant toute chose.
Rien ne va pourtant l’empêcher de priver le peuple souverain de confirmer son choix ou de se déjuger de son vote du 29 mai 2005 où il avait rejeté à 54,67% l’adoption du Traité Constitutionnel Européen.
Deux ans et demi plus tard, sans surprise tant la promesse Sarkozyste de campagne était claire et tant les convictions démocratiques le caractérise si peu, et malgré les promesses de campagne électorales aussi vite oubliées et si peu crédibles que même l’application des mesures phares de ce parti furent reniées par sa représentante dès la défaite consommée à l’élection présidentielle, ce parti par la voie de son 1er secrétaire prépare les électeurs du Non, dont 60% furent sympathisants du P(s), à s’abstenir lâchement de voter contre le projet de Sarko dans une position consensuelle de petite stratégie politicienne qui ne satisfera personne et surtout pas son électorat naturel.
Alors que seul le vote contre aux 2/5ème du congrès contraindrait Sarkozy à passer devant le peuple français pour une consultation référendaire sur son projet cloné de feu le TCE, au lieu de jouer son rôle d’opposition constructive car défendant des valeurs démocratiques essence même d’une idéologie de gauche, et ce sans même aborder le fond du choix du mini traité européen, le P(s) prive les français d’une décision sur leur avenir au sein de l’Europe, prouve une nouvelle fois qu’il ne tient pas ses promesses et tend à démontrer que les « jaunes » partis rejoindre Sarko dans des postes ministériels ou dans des instances ou commissions plus ou moins prestigieuses, n’étaient pas les traîtres que d’aucun ont bien voulu stigmatiser mais bien les représentants du courant majoritaire de ce parti qui envisage de plus en plus son rôle d’opposition dans un suivisme affirmé comme il l’a fait lors de la réforme des régimes spéciaux, de la régulation de l’immigration ou qu’il s’apprête à le faire pour l’allongement de la durée du travail.
J’ose espérer que les français n’auront pas la mémoire courte quand il s’agira de s’exprimer dans les urnes lors des prochaines élections pour sanctionner un tel comportement antidémocratique qui ramène la politique à la hauteur des tous pourris serinés lors des discussions de comptoirs et qui malheureusement donnent raison à ceux qui les profèrent.
Clairement, cette position du P(s) (*) mérite d’être dénoncée encore et encore et surtout clairement sanctionnée dans les urnes. Il y va du respect et de l’avenir de notre démocratie.
(*) comme celle du Modem alors que Bayrou exigeait un référendum pendant la campagne, lui qui se présentait comme le Monsieur Propre des pratiques démocratiques, et que curieusement l’on n’entends absolument plus sur ce sujet.
