Une intime prise de conscience politique…
Il est des moments dans la vie, quelque soit le domaine, où votre existence change, évolue, où l’évidence vous apparaît, où enfin votre prise de conscience vous conforte dans votre être, votre pensée, vos ambitions et souhaits pour l’avenir.
En matière politique, j’ai toujours été de sensibilité de gauche sans pour autant matérialiser et rationaliser ce sentiment. Ce positionnement ne s’explique en effet pas toujours car il est plus une réaction envers l’existence des autres et le cheminement que l’on souhaite donner à sa propre vie.
J’ai étudié l’Economie cinq années après le bac et me suis donc confronté rapidement aux décisions politiques affectant notre quotidien. Je n’ai pourtant jamais ressenti le besoin de militer dans un parti politique ou un syndicat, à la fois pour avoir le sentiment de garder mon indépendance d’esprit et me permettre d’élargir mes influences politiques mais aussi parce que mon positionnement à gauche n’était pas suffisamment identifiable et reconnaissable auprès d’un parti existant.
Pourtant à 39 ans, un évènement majeur m’a clairement fait prendre conscience de mon positionnement politique. Pour certains ce fut le 10 mai 1981, pour d’autres le 9 novembre 1989 ou le 21 avril 2002. Parce qu’il a dépassé les clivages politiques habituels, le débat préalable et le vote du 29 mai 2005 fut pour moi un électrochoc salvateur et éclairant sur mes choix politiques et en conséquence sur mes choix de vie pour l’avenir.
Mon positionnement à gauche est désormais clair. Je ne suis plus social démocrate, ni gauchiste, je suis clairement de gauche, démocrate, opposé au libéralisme ambiant, acceptant une économie de marché mixte qui exclue du champs concurrentiel tout le pan des biens universels nécessaire au vivre ensemble, adepte d’une démarche économique volontariste, égalitaire et interventionniste. J’agirai désormais en plein accord avec mon positionnement désormais limpide, quand bien même ce serait au milieu d’une minorité pensante.
Deux remerciements me doivent d’être accomplis en conséquence. Pour cela, ne m’en déplaise, je dois remercier Jacques Chirac qui m’a permis de voter à un référendum où le débat de fond sur la société française et européennes a enfin été clairement abordé. Je m’en félicite, lui doit s’en mordre les doigts…..
Je dois enfin remercier Laurent Fabius. Sa personne ne m’est pas particulièrement sympathique contrairement à sa démarche politique lors du référendum (peu importe son arrière pensée si elle existe..). Car sans son action et ses prises de position, de quel débat référendaire aurions nous accouché !? Un débat entre les extrémistes de droite et de gauche en opposition aux autres partis politiques !!! ? Pour ma part je mesure désormais ce que les « non-istes » lui doivent. De là à en tirer des conclusions sur son futur, je laisse à chaque lecteur le soin d’en juger.